Technologies

No code : les développeurs n’écrivent plus de lignes de codes

Il est né de la folle ambition du développement de site web sans code. On parle du no codeur, le nouveau profil de « développeur » qui n’a pas besoin d’écrire de lignes de codes pour faire son travail. Quelles connaissances doit-il disposer ? À quelle rémunération peut-il prétendre ? Quelles formations doit-il suivre pour exercer le métier ? Voici les réponses à ces questions.

No code : pour développer des sites et des applications sans écrire des lignes de code

À l’aube de 2024, plus des 2/3, soit 80 % des produits et services des technologies pourraient être élaborés par des développeurs non informaticiens. C’est ce qu’a prédit un cabinet spécialisé dans le secteur, histoire de montrer la place que prend de plus en plus l’avènement du no code dans les prochaines années.

En effet, le no code consiste à concevoir des sites web ou des applications sans avoir besoin d’écrire des lignes de code. Le no codeur rassemble des éléments applicatifs pour concevoir la dynamique de son œuvre, ce, depuis une interface totalement visuelle.

Dérivant du développement classique, le no code est, d’après ses adeptes, le meilleur moyen de lutter contre le manque de développeurs. Il permet aussi diminuer le délai de réalisation des produits à cette ère où les petites et moyennes entreprises abordent le virage de la transformation numérique. En effet, elles ne disposent toujours pas d’un budget informatique suffisant à y allouer.

C’est la raison pour laquelle a émergé le métier innovant qu’est le no codeur. À l’avenir, certaines compétences comme la maîtrise des outils collaboratifs de Microsoft 365 pourraient être supplantées par celles de Notion, Zapier, Bubble, etc. Désormais, ces dernières pourraient avoir plus de valeur que d’autres sur un Curriculum Vitae.

Codeurs et no codeurs en guerre ?

Cependant, le fait de ne former dorénavant que des no codeurs au lieu de codeurs traditionnels a créé une véritable polémique. Une entreprise française experte dans le domaine a pourtant affirmé qu’il n’y a aucune concurrence entre l’univers du code et celui du no code, car les deux concepts se complètent. Pour preuve, il suffit de voir ce qui se passe aux États-Unis où les 50 % des développeurs se sont dorénavant mis au no code pour être plus productifs. Selon toujours le dirigeant de l’entreprise française totalement no code, il s’agit d’un processus naturel, le nombre de no codeurs va augmenter fortement.

Si en France, il n’existait qu’une centaine de no codeurs environ en 2021, ils seront au nombre de mille l’année suivante et feront le double en 2023. Ce ne sera pas étonnant s’il en aurait 100 000 en 2025, d’après le chef d’entreprise. La principale cause de ce nombre croissant de no codeurs est la réduction de la durée de la formation initiale au no code. En effet, la sienne est de 12 mois seulement alors que celle d’un développeur classique est de 3 à 5 ans. D’ailleurs, de grandes écoles reconnues proposent actuellement des formations intensives en no code, de type bootcamp de 4 semaines à 3 mois, ponctuées d’un stage en alternance.

Le no code : un moyen d’inclusion

Une des entreprises expertes dans le no code a ainsi reçu trois mille cinq cents candidatures pour cent à cent cinquante postes de no codeurs prévus pour 2022. Ces candidats ont été sélectionnés selon leurs :

  • compétences comportementales ou softskills,
  • motivation,
  • esprit de logique.

En effet, pour être un no code, il faut avoir des capacités de création et d’utilisation de concepts dans le raisonnement. Il faut également maîtriser le fonctionnement d’un logiciel pour pouvoir relier les écrans de l’application au flux de travail et à une base de données.

Le no code s’avère cependant être un levier d’inclusion. La preuve, la même entreprise spécialisée dans le no code alloue les 50 % de ses postes vacants aux femmes. Ses fondatrices privilégient aussi l’égalité. Même si le monde de la tech est majoritairement dominé par les hommes, le no code est une opportunité pour les femmes de montrer leur savoir-faire, donc, leur valeur. En effet, le domaine leur permettra de changer la donne par le biais de la création de produit.

Un autre institut de formation propose par ailleurs un programme spécialement destiné aux chercheuses d’emploi âgées de 40 ans et plus. Nommée NoCodeuses, la filière est pour celles qui se trouvent dans la 2nde partie de leur carrière professionnelle.  

Une association appelée « no code for good » promeut en outre le mouvement du même nom en faveur des générations nées de 1980 jusqu’à 2 000 et plus. C’est pourquoi les ONG et les acteurs de l’ESS comme :

  • les associations,
  • les fondations de personnes ou d’entreprises,
  • les coopératives,
  •  les mutuelles à but non lucratif et autres

qui ne disposent pas d’un budget conséquent ont massivement recours au no code. Ce dernier répond aussi aux ambitions entrepreneuriales des jeunes travailleurs. Auparavant, pour développer une application, il fallait lever des fonds et se constituer une équipe. Actuellement, une seule personne peut développer son produit et l’éprouver sur le marché après cinq ou six mois à peine.

Des no codeurs aux CV variés

Vu les différents profils de no codeurs actuellement, on pense qu’il n’y a pas de prérequis précis pour en devenir un. En effet, une partie d’entre eux est composée de personnes en voie de reconversion universitaire ou professionnelle. Ils choisissent de devenir no codeurs, car ils n’apprécient plus les métiers auxquels ils ont été destinés après leurs précédentes formations. Ils décident ainsi de se retourner vers leurs anciennes passions qu’est le web.

Les no codeurs comptent ainsi aussi bien des anciens cuisiniers que des ex-agents immobiliers. Certains entrepreneurs parviennent même à concevoir leurs produits avec des outils no code, mais n’obtiennent pas les résultats espérés. Ils se perfectionnent ainsi dans le domaine en devenant eux même des no codeurs.

C’est un fait, le marché émergeant de no codeurs inclut aussi des développeurs traditionnels. Comme ils s’intéressent plus au produit qu’à la technique, ils sont au fait des avantages du no code dans leur productivité. D’ailleurs, le no code conquiert aussi des spécialistes du design UI/UX qui ont assez de rester à l’étape du prototype et veulent mener à terme leurs projets. En effet, le développement sans code leur permet d’avoir une idée exacte du produit. Si les développeurs traditionnels se spécialisent surtout dans le front office ou le back-office applicatif, les no codeurs doivent être familiers avec toute la stack technique. Perle rare, le profil parfait devrait à la fois :

  • être sensible au produit et au design,
  • avoir un esprit logique,
  • maîtriser la technique des outils no code.

Des compétences méconnues ?

Quant à la rémunération à laquelle un no codeur peut prétendre, elle se rapproche un peu de celle d’un développeur classique. En effet, un développeur no codeur junior perçoit 35 000 à 45 000 euros bruts tandis qu’un freelance peut demander un salaire journalier de 250 à 400 euros. L’enjeu est de savoir faire reconnaître ses aptitudes dans le domaine. Pour cause, regarder 2 ou 3 tutoriels ne suffit pas pour devenir expert en Bubble par exemple.

Contrairement aux plateformes de développement low-code tel que OutSystems ou Mendix qui proposent respectivement 4 ou 5 niveaux de certification, celles de no code plus récentes n’en proposent pas, sauf, très rarement. Les éditeurs d’outils no code sont conscients de ce défaut et mettent actuellement en place des règles de certification.

Le temps d’instaurer ces règles, le secteur du no code se construit et se professionnalise progressivement. Outre l’association No-Code France apparue en octobre 2021, un Syndicat français des professionnels du no code voit le jour. Le premier grand sommet du no code en Europe a d’ailleurs eu lieu à Paris le 29 et 30 septembre 2022 derniers. Quel que soit le pays européen qui l’a organisé, la France occupe toujours la 2nde ou la 3ème place du marché mondial du no code, selon le dirigeant d’une enseigne excellant dans le domaine. Elle dépasse d’un ou de plusieurs crans l’Allemagne et le Royaume-Uni.

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