Financier

Les ESN en France

Qui sont les ESN en France?

Les Entreprises de Service Numérique sont les ex-SSII ou Sociétés de Services et d’Ingénierie Informatique. Ce sont des entreprises qui se spécialisent dans le secteur du NTIC ou des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Elles proposent leurs services aux autres entreprises qui souhaitent aborder leur transformation numérique, mais ne disposent pas des moyens internes pour le faire. Elles jouent ainsi un rôle prépondérant dans le changement numérique de ces entreprises.

Les ESN ne fonctionnent toutefois pas comme les éditeurs de logiciels qui développent uniquement des outils répondant aux besoins de leurs clients. Leurs activités coïncident plutôt avec celles de consultants en NTIC ou Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, c’est-à-dire, en conseil IT.

L’augmentation du nombre d’ESN

Le nombre d’ESN en France s’accroît de plus en plus depuis le début des années 2000, surtout ces dernières années. Elles ont augmenté de 3, 3 % en 2018 contre 3, 1 % en 2019 d’après une enquête de Syntec Numérique et KPMG. Le CA du secteur a même atteint 57, 8 Mds d’euros en 2019. Cette croissance va en parallèle avec l’augmentation du nombre des employés du secteur qui compte maintenant 200 000 collaborateurs environ.

La principale cause de cette hausse est l’augmentation du besoin en digitalisation des entreprises, dont celles de France. Plus de la moitié d’entre elles considèrent en effet la transformation digitale comme une occasion pour réduire les coûts de production. Celle-ci leur permet aussi de diminuer le temps consacré à la saisie des données ou au partage des informations en interne. S’y ajoute aussi l’évolution des processus de gestion, relative à la croissance du digital. Ce sont autant de facteurs propices au développement des ESN et dont les clients comptent principalement des SMACS ou Social, Mobile, Analytique, Cloud, Sécurité, des banques, des maisons d’assurances et des services aux professionnels.

Le manque de talents, un frein au développement des ESN

Des collaborateurs compétents

Plus ses collaborateurs disposent des compétences techniques nécessaires, plus une ESN a de la valeur. En effet, seuls ses ingénieurs et programmeurs informatiques sont aptes à concevoir les solutions digitales dont ont besoin ses clients. Ces profils manquent pourtant actuellement, et même s’il y en a, les autres ESN se les disputent. Ce manque de talents empêche ainsi les ESN de se développer même si les clients affluent.

Pour pallier cette situation, recruter et conserver dans son entreprise ces compétences est l’unique solution. Telle est la condition sine qua non du développement des entreprises spécialisées en NTIC. Elles peuvent aussi profiter de l’avènement des freelances dans le domaine dont les services sont plus flexibles.

Un taux d’embauche élevé

La demande des clients des ESN étant en hausse, le taux d’embauche de programmeurs informatiques augmente en parallèle. Aussi, plus de 86 % de ces ex-SSII privilégient les postes en CDI qu’en CDD ou en freelance. C’est la preuve de leur volonté à conserver, donc à sécuriser leurs employés. ¾ de ces entreprises en NTIC affirment pourtant arriver difficilement à dénicher les profils adaptés aux postes proposés. Elles risquent ainsi de ne pas atteindre les 100 000 embauches prévues pour le secteur dans les 3 prochaines années. Ceux-ci porteraient à 300 000 le nombre des collaborateurs des ESN pour 2022.

Les conséquences

Cette guerre des talents impacte négativement sur les stratégies de développement des entreprises spécialisées en conseil de transformation digitale. Elles doivent en effet user d’astuces pour conquérir les compétences qui leur font défaut. Le rachat d’une ESN par une entreprise concurrente est par exemple motivé à plus de 50 % par le farouche besoin d’acquérir ses développeurs. Ce pourcentage atteint les 60 % pour les petites et moyennes entreprises. Il n’est que de 31 % pour l’acquisition de sa base de clients.

Les ESN ne peuvent non plus s’offrir qu’une faible marge de bénéfices sur leurs services. Cette marge est de 15 % seulement alors que celle de tout le secteur tertiaire non financier est de 24 %. En effet, la capacité productive des ESN dépend grandement du nombre de leurs collaborateurs placés chez leurs clients. Elle dépend aussi du volume des projets qui nécessite le recrutement de plus de talents. C’est uniquement à cette condition que les ESN arrivent à augmenter leur CA, donc leurs bénéfices.

Optimiser la gestion de ces ESN pourrait cependant être un excellent moyen pour elles de gagner plus de profits. Pour cause, le recrutement de nouveaux talents à travailler en local peut faire augmenter les charges. Il en est de même pour les tâches à faible valeur ajoutée non facturées aux clients. Celles-ci doivent être automatisées pour ne pas faire perdre ni en temps ni en argent l’entreprise. L’usage de solutions de pilotage répondant à ces problématiques s’avère ainsi nécessaire.

La protection des données, un autre obstacle au développement des ESN

La protection des données sensibles est un autre obstacle au développement des ESN. En effet, les clients sont de plus en plus exigeants sur la sécurité de leurs données sensibles et deviennent moins enclins à une transformation numérique complète. Ils craignent qu’on ne vole ou pirate leurs données confidentielles et ils ont entièrement raison. Les ESN françaises doivent ainsi améliorer la gestion de leurs services afin d’offrir la sécurité maximale des données de leurs clients, comme ceux-ci l’exigent.

La place des ESN françaises sur le marché international

Quant à la place des ESN françaises sur le marché international, elle est moindre par rapport à celles des ESN européennes. Selon toujours une étude récente, les ESN françaises réalisent pourtant les 18 % de leurs CA sur le marché international. Ce pourcentage chute à moins de 10 % quand il s’agit de PME et ETI. Le mérite revient à la croissance soutenue du marché français même si celle-ci ne dépasse pas la croissance moyenne du secteur à l’échelle mondiale.

Ces anciennes SSII ne semblent pourtant pas considérer la valeur ajoutée représentée par le marché international. Pour cause, d’après la même étude, les ESN françaises réalisent la plus grande part de leurs CA sur le marché national.

Ce que les ESN françaises peuvent tirer du marché international

En conquérant le marché international, les ESN françaises ont cependant de grandes chances de dénicher les talents dont elles ont besoin. En effet, en s’implantant à l’international, elles peuvent intégrer un nouveau vivier de compétences et y trouver les talents qui leur manquent. Le nombre de leurs collaborateurs conditionnant leur taille, ces ex-SSII peuvent s’agrandir et de devenir des entreprises de plus grande envergure.

Même si les ESN françaises considèrent le marché français comme plus lucratif, celui à l’international ne l’est pas moins. Pour cause, il suffit de voir le CA réalisé par les ESN allemandes sur leur propre territoire. Il est de 2 fois plus que celui des entreprises de service numérique françaises. Il n’y a donc aucune raison de ne pas en profiter et de jouir des avantages apportés par l’internationalisation cités précédemment. Apparemment, cela s’est déjà produit, car depuis 2017, les ESN françaises se sont développées en dépit de leurs difficultés. L’assistance de clients dans leur stratégie de développement à l’international en est à 68 % la cause.

Le même souci persiste pourtant, à savoir, la gestion à distance des activités d’une ESN localisée à l’étranger. Pour cause, c’est déjà difficile de diriger une équipe de collaborateurs dans ses locaux en France ou en télétravail. Alors, avoir une autre équipe à gérer à l’étranger n’est pas du tout une mince affaire, la raison pour laquelle plus d’une ESN française préfère ne pas faire.

Privacy Settings
We use cookies to enhance your experience while using our website. If you are using our Services via a browser you can restrict, block or remove cookies through your web browser settings. We also use content and scripts from third parties that may use tracking technologies. You can selectively provide your consent below to allow such third party embeds. For complete information about the cookies we use, data we collect and how we process them, please check our Privacy Policy
Youtube
Consent to display content from - Youtube
Vimeo
Consent to display content from - Vimeo
Google Maps
Consent to display content from - Google
Spotify
Consent to display content from - Spotify
Sound Cloud
Consent to display content from - Sound
CONTACT